Le mot espagnol « rehala » signifie en français « meute »; mais pour
les Podencos il est plutôt synonyme d'enfer, de souffrance et de mort.
Les
médias espagnols et français parlent de plus en plus de la manière
cruelle dont sont traités les Galgos pour les chasses au lièvre (pour
lesquelles les Podencos sont d'ailleurs également utilisés), mais
beaucoup moins de la vie misérable des Podencos des rehalas. Et
pourtant... Les Galgos n'ont rien à envier à leurs cousins primitifs,
loin de là.
Une
rehala est donc une meute d'en général 20 à 30 chiens dont la grande
majorité sont des chiens courants, le plus souvent des Podencos,
accompagnés de quelques chiens de prises : pitbulls,dogues argentins,
alanos, etc. On trouve aussi dans ces meutes des mastins, cockers,
basset... Ils servent à chasser le sanglier, le cerf ou le chevreuil.
Cette forme de chasse reste inaltérée depuis le XVème siècle et rappelle
la chasse à courre, les chevaux en moins.
La
majeure partie de leur vie, les Podencos et autres chiens des rehalas
la passent enfermés dans des hangars insalubres, des cages ou des parcs à
ciel ouvert. Pour éviter les tueries, les rehaleros (propriétaires de
meute) ont pour habitude de les attacher au sol ou au mur grâce à de
très courtes chaînes ; certains chiens ne peuvent même pas se tenir
debout.
Ils attendent là, dans leurs excréments, dans le froid
glacial de l'hiver espagnol, ou en plein soleil sous le cagnard. Les
conditions d'hygiène sont déplorables, il n'est pas rare qu'ils n'aient
même pas d'eau à disposition.
Dans
les rehalas où les chiens vivent lâchés, les coups de dents pour la
nourriture,pour l'espace vital ou une femelle en chaleur dégénèrent
fréquemment en tueries.
Et
quand vient l'heure du repas, les Podencos et autres chiens n'étant que
des outils qu'il faut rentabiliser au maximum, on dépense le moins
possible pour les nourrir : ils se contentent de pain sec,ou des restes
du repas des maîtres. D'autant plus que la maigreur est synonyme de
performance à la chasse !
Evidemment
les femelles sont soumises à la reproduction intensive malgré leur état
de santé, et cela sans aucun suivi vétérinaire.
Les
Podencos ne sortent que pour la chasse et pour les entraînements.Dans
le but d'améliorer leurs performances, les rehaleros les attachent à
leur 4x4 ou leur quad. Si l'un des chiens n'arrive pas à tenir le
rythme, c'est qu'il n'est pas assez performant pour la chasse, et il
meurt donc traîné au sol, une sorte de sélection« naturelle ». Cette
pratique de l'entraînement derrière des véhicules motorisés est légale
dans certaines régions d'Espagne et est pratiquée même dans celles qui
la prohibent.
Les
parties de chasse avec des rehalas s'appellent des Monterias. Après
avoir été entassés dans des remorques, les chiens sont lâchés derrière
le gibier, le plus souvent des sangliers. L'opération va durer 2 à 3h,
ce qui représente un exercice intense et stressant pour ces Podencos mal
nourris et en mauvaise santé.
Il
est fréquent que des chiens meurent sur place, d'épuisement ou blessés
par les sangliers. Les plus « chanceux » seront soignés sur place. Ceux
qui sont fichus seront abandonnés et agoniseront là, ils ne valent même
pas la balle pour les achever...
A
la fin de la saison de chasse, tels de simples outils inanimés, ceux
qui ne serviront plus l'année prochaine sont tués : à quoi bon garder
des bouches à nourrir inutilement ? On estime qu'unchien de rehala vit
entre 2 et 5 ans.
Et pour s'en débarrasser, les rehaleros, comme
les galgueros font preuve d'une imagination toujours plus cruelle : les
chiens sont abandonnés, après avoir eu les pattes brisées, pendus,
mutilés, brulés, jetés dans un puits, ou tout simplement attaché à
l'écart sans eau ni nourriture jusqu'à ce que mort s'en suive.
Certes
il existe des rehalas « de luxe » où les animaux sont bien traités,
mais elles sont rares. Et les quelques fois où des bénévoles parviennent
à intervenir pour sauver les chiens, le spectacle est affligeant : des
squelettes ambulants au milieu de cadavres, recouverts de tiques, sans
poils, blessés, meurtris dans leur chair et dans leur tête, comme il y a
quelques jours dans la rehala abandonnée de la Finca Agularejo. Le
chasseur n'est plus venu nourrir ses chiens depuis 8 jours par vengeance
pour celui qui a abîmé son pare-choc... (vidéo de la découverte de la
rehala :https://www.facebook.com/photo.php?v=469535453172208&set=vb.100003472713318&type=2&theater).
Absolument
révoltant, d'autant plus que l'on sait que les rehalas font l'objet
d'un véritable business en espagne puisqu'il est possible de louer ces
meutes pour des Monterias partout dans le pays.
Alors
s'il vous plaît, lorsque vous décidez de sauver un lévrier de l'enfer
espagnol, pensez aussi à tous ces Podencos qui, comme vous pouvez le
lire, subissent dans leur pays une violence égale voire pire que leurs
cousins Galgos . Les Podencos demeurent injustement invisibles aux yeux
de la plupart des adoptants. Et pourtant ils méritent eux aussi de
goûter au bonheur !
Perrine Mallet, membre fondateur Terre des Lévriers
Plus d'infos sur les Podencos de la Finca Agularejo sur la pagehttps://www.facebook.com/matias.elgalgopeludo
Intervention en 2012 dans une rehala de 70 chiens :http://lesangesmartyrs.eklablog.com/operation-rehala-le-sauvetage-a45175117
Intervention dans une rehala de 120 chiens en 2012 à Murcia :http://galgosoleil.e-monsite.com/blog/120-chiens-sur-murcia-au-secours.html
Une page Facebook pour découvrir, échanger et partager sur le Podenco :https://www.facebook.com/LeCercleDesPodencos
Pouren savoir plus sur les races de Podencos :http://terredeslevriers.blogspot.fr/2013/07/les-podencos.html
Association de protection animale collégiale régie par la loi de 1901, déclarée le 06/06/2012, publiée au journal officiel le 16/06/2012 sous le n°W596004636.
Elle a pour but de venir en aide à tous les lévriers quel que soit leur pays d'origine, mais aussi tout animal en danger ; de les faire soigner, vacciner, stériliser le cas échéant, assurer leur arrivée en France, assurer leur hébergement si besoin, et les faire adopter.
Siège Social chez Evelyne Guérin, 43 rue de la Malcense, 59200 TOURCOING.
Elle a pour but de venir en aide à tous les lévriers quel que soit leur pays d'origine, mais aussi tout animal en danger ; de les faire soigner, vacciner, stériliser le cas échéant, assurer leur arrivée en France, assurer leur hébergement si besoin, et les faire adopter.
Siège Social chez Evelyne Guérin, 43 rue de la Malcense, 59200 TOURCOING.
Parce que les Galgos et Podencos d'Espagne subissent dans leur pays une violence et une cruauté insupportables, l'équipe bénévole de Terre des Lévriers se bat pour faire de la France une terre d'asile pour ces êtres de douceur et d'amour. Car pour beaucoup d'entre eux, l'adoption à l'étranger constitue leur seule chance de vivre...
En Espagne, des femmes et des hommes luttent au quotidien, sans moyens et seuls contre tous pour recueillir, soigner, aider ces nobles créatures. Terre des Lévriers se doit de soutenir matériellement et moralement ces courageux bénévoles.