Association de protection animale collégiale régie par la loi de 1901, déclarée le 06/06/2012, publiée au journal officiel le 16/06/2012 sous le n°W596004636.
Elle a pour but de venir en aide à tous les lévriers quel que soit leur pays d'origine, mais aussi tout animal en danger ; de les faire soigner, vacciner, stériliser le cas échéant, assurer leur arrivée en France, assurer leur hébergement si besoin, et les faire adopter.
Siège Social chez Evelyne Guérin, 43 rue de la Malcense, 59200 TOURCOING.

Parce que les Galgos et Podencos d'Espagne subissent dans leur pays une violence et une cruauté insupportables, l'équipe bénévole de Terre des Lévriers se bat pour faire de la France une terre d'asile pour ces êtres de douceur et d'amour. Car pour beaucoup d'entre eux, l'adoption à l'étranger constitue leur seule chance de vivre...

En Espagne, des femmes et des hommes luttent au quotidien, sans moyens et seuls contre tous pour recueillir, soigner, aider ces nobles créatures. Terre des Lévriers se doit de soutenir matériellement et moralement ces courageux bénévoles.



Le sauvetage du 14 septembre 2013

Vendredi 13 septembre, il est presque 6 heures du matin, juste le temps de prendre un café avec Christine et hop nous voici en route vers l'Espagne.
Le van est chargé des cages de transport pour 19 chiens et sécurisé par Nono et Fred, des dons récupérés la veille chez Céline, sans oublier les dossiers de nos petits protégés.

Nous devons prendre l’autoroute A1 vers Paris, mais on annonce à la radio : 86 kms de bouchon! Nono nous téléphone vers 6h30 et nous dit de prendre par Rouen, Le Mans , Tours, Vierzon, Limoge et Brive la Gaillarde. Nous nous arrêtons toutes les 2h30 pour se dégourdir les jambes ….
Perrine nous attend avec impatience et prend de nos nouvelles régulièrement, tout comme le reste de l'équipe Evelyne, Patricia et Norbert.
Nous ne pouvons dépasser les 90/100 km/h et roulons en vitesse de croisière avec le van chargé d'environ 600 kg de don.


Il est 21h quand nous arrivons chez Perrine, il fait nuit. C’est un magnifique petit village médiéval de pierres jaunes, pierres de château près de Rocamadour. Christine et moi avons bien roulé  avec prudence! Mon co-pilote a assuré!
Après une vive connaissance avec les podencos de Perrine : le gros nounours Brassaï et la pile électrique Chula, qui a chanté lors de cette courte soirée, un bon repas végétarien nous attendait. Il se fait tard, vers 23h30 je vais au dodo car demain sera un grand jour pour nos loulous et pour nous même! Nous avons environ 5h de route pour arriver au rendez vous à la Jonquera.
2h00, le réveil sonne ce samedi matin, nous avons dormit 2h30!
Nous nous préparons en 30 mn! Douche, petit déjeuner vite fait et hop en voiture, direction le Sud!
Perrine s’installe a l’arrière du véhicule et profite du calme et de la berceuse de la voiture pour prendre encore quelques heures de sommeil.
5h15 plus tard nous sommes à la frontière à la Jonquera! Il est 8h, nous nous garons sur le parking du rendez-vous. 
Nous ne perdons pas de temps et nous déchargeons aussitôt le van, le libérant de ses 500 kilos de croquettes et de ses couvertures pour les petits encore au refuge!

Nous faisons place nette! Nous sommes prêtes et très excitées, en fait l’impatience est reine et en attendant ce camion, nous scrutons le moindre véhicule susceptible de contenir nos bébés!
La température est de 28°, nous avons quitté le nord avec un 14 ° !
Chaque fois qu’un camion ralentit le cœur tambourine a fond, ça y est c’est lui! Mais non.....
Vers 8h40 un camion trafic s’engage sur le parking, ça y est ce sont eux! Au moins l’un des 2 convois!
La porte s’ouvre et deux chauffeurs en descendent, Enrique et Fafa. On se dit bonjour, aucun d’eux ne parlent français mais nous arrivons à nous comprendre!
La porte latérale s’ouvre sur plusieurs cages, il y en a 6 mais 3 seules sont à nous!
Merlin, Dalia et Runa... Ils sont terrés dans le fond de la cage, leurs yeux cherchent désespérément quelque chose qu’ils connaissent, le bruit de la circulation et le trafic routier est tout nouveau pour eux!
Christine me ré explique les consignes de sécurité à suivre, nous changeons les colliers dans leur cage avant de retirer ceux qu'ils portaient avec nos laisses bien attachées autour de nos poignets.
On connait toutes notre  job s’étant réparti les tâches. Chacune de nos cages a un nom et un numéro d'identification. Les lévriers trouvent leur emplacement en fonction de nos arrêts pour rejoindre leur famille.
Merlin me fixe et je devine ses questions… Qui es-tu? Que me veux-tu? Que vas-tu me faire? Je le caresse pour lui dire que ça va aller... Perrine change son collier et le sort un peu en longe, c’est lui le moins stressé!
Dalia refusait de sortir, j’ai du aider Enrique. Elle tremblait, s’accrochait à sa cage avec ses griffes! Ses yeux ambres étaient effrayés, elle aussi se posait des tas de questions... Une fois son collier changé, Perrine la prend dans les bras et l’emmène vers sa cage.


A ce moment précis je regarde Christine et là je vois que le chien qu’elle prend (Merlin) la dépasse d’une tête! Elle le porte tant bien que mal!!! Quelle force! A ce moment elle se tourne et me dit : les filles, je prends plus les grands!  On se met à rire… Moi je prends Runa et je lui change le collier, je la pose un instant à terre, la petite terrorisée s’urine dessus, je la calme un moment en lui parlant, la caressant, la rassurant... Ils sont en route depuis vendredi 6h00 du matin ne sont pas sorti de leur cage depuis tout ce trajet.
Je conduis Runa dans sa cage de transport, la petite est prostrée, résignée, elle ne sait pas ce qu’il y a au bout du chemin.
Les deux hommes nous remettent les passeport et papiers de nos lévriers.
Après les avoir aidé à charger une partie des croquettes, nous nous disons au revoir! 


Il est 9h10, nous attendons le deuxième convoi!
10h00 toujours rien... On s’inquiète... Christine en informe l'équipe du Nord et contacte notre bénévole espagnole Domi. Ils auront du retard, ils se sont perdus et nous cherchent!


Nous attendons donc et profitons du soleil.
Quand tout à coup un homme puis un second viennent nous voir, ils portent l’uniforme de la Garda civile  et demandent ce que l’on attend et s’ils peuvent regarder l'intérieur du van. Nous leur répondons que le deuxième camion a du retard et qu'ils peuvent aller voir dans le van! 
Ils nous disent bon voyage. Déstresse Christine, tout va bien!
10h45 un camion s’arrête, c’est le nôtre!
Les portes s’ouvrent, 16 loulous nous regardent avec des grands yeux.
Cielo, Dara, Ringo, Alba, Adela, Campanilla, Carlos, Barto, Caruso, Seattle, Monse, Soledad, Hajo, Claudio, Pulga et Kash.
Les deux chauffeurs sont nouveaux, (c’est pour cela qu’ils se sont perdus) ils ouvrent les cages une à une et nous aident à changer les colliers. Nous les transférons les uns après les autres, de cage en cage en les portant tout en les couvrant de bisous et de caresses. Puis vient le tour de Kash un mastin espagnol, il est magnifique! Assis, il me regarde et surveille mes mains, la tête baissée, le coffre de la voiture l’attend, il apprécie de s’allonger enfin...


Un des chauffeurs me voyant prendre Pulga  m’interpelle et me dit que Pulga était en famille d’accueil chez lui, qu’il tient beaucoup a cette galga, qu’il faut en prendre soin et lui donner des nouvelles dès qu'elle sera arrivée dans sa famille. Sa voix est tremblante et ses yeux embués, j’ai tout à coup la gorge nouée... Il n’y avait donc pas assez d’émotion comme ça avec ces petits désorientés et leurs yeux qui nous interrogent, leurs pleurs et leur attitude, certains résignés, d’autres affables. Comme si plus rien ne pouvait les toucher et n’attendant plus rien de nous...Ne sachant pas qu’au bout du voyage une personne ou une famille les attendent... Je le rassure et lui dit que je transmettrai sa requête, j'en informe Perrine et Christine.
Puis nous voyons arriver une sauterelle couleur caramel, une puce qui chante, c'est Campanilla rebaptisée Sissi, petite croisée podenca qui a laissé ses petits frères là bas en Espagne... Elle seule a été adoptée, ses petits frères comme sa maman attendent une gentille famille comme Sissi qui saura les aimer comme ils sont…
Ça y est tout le monde est monté, à ce moment tous les regards persans me transpercent le cœur. L’affolement, certains pleurent d’autre comme Claudio ronge sa cage de métal, nous leur donnons de l’eau, nous leur parlons, les caressons une dernière fois avant de refermer les portes du van.
Il est 11h10, nous abandonnons les deux chauffeurs à leur chargement de croquettes et de couvertures en nous excusant car nous sommes déjà très en retard!
De brèves embrassades, des remerciements et nous nous quittons reprenant la direction Nord...
Nous avons 1h30 de retard sur notre horaire! Christine se met en quête de prévenir Évelyne et toutes les familles de notre arrivée tardive.
Dara
Au bout de 2 h10 de route nous voici sur l’aire de repos près de Toulouse pour nos premières adoptions : Dara et Ringo. Deux voitures sont là et a en juger par les sourires qu’ont ces personnes qui nous voient passer, nous devinons que ce sont les familles! Des personnes disciplinées, elles ont apportées colliers et harnais de circonstance. Nous sortons Ringo et Dara et là c’est un balai d’émotion les yeux pleins de larmes, les mamans viennent caresser et faire des bisous a leur petit nouveau! 
Perrine et Christine s’occupent des papiers et moi voyant Claudio continuant à s’acharner sur sa cage, je le sors un moment tout en restant près du van.
Des personnes viennent voir ce qui se passe et demandent s’ils peuvent s’approcher d’eux, les toucher et les photographier, sans problème nous acceptons et les informons des conditions de vie des galgos et podencos et leur calvaire dont ils ignoraient. Ils nous souhaitent bonne continuation et bonne route.

Haru, ex-Ringo
Nous faisons pleins de bisous à Dara et Ringo, ils s’en vont rejoindre leur voiture et s’installent bien sur leur couette. Nous reprenons notre route, il est 17h 30 environ.
2h30  plus tard, nous arrivons sur une aire d’autoroute près de Brive la gaillarde. Il pleut et il fait frais.

Katia arrive avec sa galga pour prendre en charge le petit Cielo, petit podenco de couleur sable, les yeux d’un ambre foudroyant, les oreilles à l’horizontale, petit bonhomme apeuré et prostré, je tente de le rassurer en lui parlant.
Notre bénévole Katia nous remets des dons, certains pour Annette et récupère notre petit Cielo, il restera en famille d’accueil le temps que sa famille vienne le chercher.

Jérémie arrive aussi, c’est là que Perrine nous quitte également pour reprendre sa route.
C’est avec une grosse  émotion que nous nous disons au revoir, les yeux un peu embués, on se promets de se revoir en octobre dans le Nord, Perrine une nana extra dévouée!
Il est 20h45, nous reprenons la route vers Vierzon…En cours de route une petite halte pour contrôle de sécurité. 
Il est environ 1h30 du matin quand nous arrivons sur l’aire de repos. Une famille au complet nous attend pour le beau mastin espagnol Kash!
Notre gros bébé est resté très sage depuis notre départ de la Jonquera. Il pleut a torrent, Christine descend pendant que je fais le plein, pour remplir les papiers avec la famille, et je les rejoins.
Nous allons chercher Kash... Et là, cette famille tombe sous le charme de ce grand chien, caresses, bisous, promenade sur le parking sous la pluie pendant ce temps la maman nous offre un café pour nous réchauffer.


Nous discutons avec la famille,  la grande question était de savoir avec qui Kash allait dormir et dans quel lit! On  éclate de rire! Le nounours est monté dans le camion nous snobant, la famille nous a avoué qu’ils avaient encore 3h de route à faire avant de rentrer chez eux. Nous reprenons la nôtre nous aussi. Bonne chance Kash et sois sage!
Chaili, ex-Dalia
Prochaine étape, direction Orléans!
1h10 plus tard nous arrivons sur l'air de repos pour les adoptions de Dalia, Adela et la prise en charge d'Alba par Philippe, un ami de TDL qui l'emmènera chez sa famille.
Deux voitures nous attendent, j’ouvre le van il fait bon à l’intérieur, les petits sont au chaud mais la pluie s’infiltre un peu par l’aération du van je décide donc de fermer le capot pour les abriter!
Il fait 17°... Nous sommes loin des 28° du sud! Christine emmène les familles au chaud a l’intérieur du café et moi je surveille le van, pas grand monde sur le parking, 2 camping car et une estafette dans le noir… Retour des familles.
Dalia la podenca est la première à descendre. Rencontre émouvante avec sa maman d’adoption, un regard intense droit dans les yeux! Puis une caresse et une étreinte… L’émotion est palpable… 

Adela découvre sa nouvelle famille qui était venue avec leur galgo!

Dalia et Adela s’en vont,  bien au chaud dans les couvertures installées dans les véhicules, les familles nous souhaitent bonne route…
Encore deux qui seront heureuses!
Pen de temps après, Philippe arrive et prend en charge notre belle perle noire Alba!
Christine lui remets les documents, Alba rejoindra sa famille le lendemain, elle vivra aux côtés d’Oscar, Fausto, Julie les galgos précédemment adoptés et du lévrier afghan Charikar.
Encore un peu de patience Alba, tu seras bientôt chez toi!
Nous reprenons la route vers Paris-Roissy, nous arrivons vers 5h30, il fait 13°
Adoption de Campanilla et Merlin.
Anne nous attend avec du café bien chaud! Nous avons froid ca nous roulons sans chauffage pour tenir le coup et pour nous donner du baume au cœur nous chantons!
Je vais chercher la terreur Campanilla rebaptisée Sissi, une crème de podenca! Et Christine le grand Merlin!
Les enfants nous offrent un dessin représentant la chaine d’espoir de la naissance du galgo et podenco, de leur calvaire avec leur galgueros et leur sauvetage, sur le dessin notre remorque écrase les galgueros! Très touchant!
Sissi la crevette
Les familles nous félicitent de tenir encore debout et de tout ce que Terre Des Lévriers fait pour les sauver. Nous faisons au mieux pour que les petits soient le plus vite possible avec leur famille, qu'il connaissent enfin la chaleur d’un doux foyer et une bonne nourriture! Nos pensées vont vers tous leurs frères et sœurs qui eux passeront l'hiver au froid, avec une nourriture moindre, où il faudra se battre pour un morceau de couette et un morceau de pain... Un endroit glacé qui fait le quotidien de ces galgos et podencos, des caresses leur manquent, des bisous... Ils ne savent pas ce que c’est. Nos pensées vont là bas…Alors on fait au plus vite, pour qu’ils soient heureux dans leur famille... Ces familles qui attendent depuis des heures sur le parking et depuis des mois de leur venue!
Quand les petits sortent de leur cage et que nous voyons le grand sourire des familles et leurs larmes... On se dit que cela vaut notre longue route et que notre fatigue passe au second plan!
Ces enfants qui n’ont pas dormi, ces enfants encore debout pour venir accueillir leur compagnon d’Espagne dans le froid, sous la pluie quoi de plus génial! 
Quelle leçon quand une princesse serre contre son cœur une impératrice?
Quel bon moment quand un galgo use de sa magie pour faire briller les yeux d‘un adulte, le grand Merlin... Et nous on est là car nous avons le privilège d’y assister...

Merlin


Christine s'occupe des papiers pendant que je charge les dons offerts par les 2 familles! Dans le van, j’essaye de tout mettre : couvertures, boites, croquettes dans les cages vides  mais aussi dans le véhicule! Il y en a beaucoup, merci pour eux!
Il est presque 6h00, nous devons continuer,  nous avons encore un rendez vous a Péronne.
Nous quittons les familles en leur souhaitant plein de bonheur avec leur nouveaux compagnons et reprenons notre route.
Péronne, adoption de Carlos, Hajo et Barto 
Les mamans de Hajo et de Carlos sont là!
Je descends Carlos en premier qui me fait pipi dessus! Merci de ta sollicitude pour ce transport du sud vers le nord mon brave!!


C’est la rencontre de la timidité, la douceur et la tendresse!
Toujours un moment d’émotion car ses familles attendent depuis des semaines voir des mois et ne sont jamais sures qu’ils remontent, vu tout ce qui se passe la bas en bas!
Je laisse Christine remplir les documents, c‘est la spécialiste et m’occupe des loulous en leur donnant un peu d’eau. Ça va ils ont toujours chaud a l’intérieur du van.
La maman de Carlos rebaptisé Oural, lui fait un gros bisou et le caresse de tout son long. Il est timide et se demande ce qui se passe mais comprend vite que sa famille l’attendait et monte sans hésiter dans leur véhicule. 
La famille d’Hajo est charmée par leur jolie perle noire, très timide au premier contact, nous ne tardons pas à la mettre dans leur véhicule ou elle s’est vite détendue grâce à la douceur et le réconfort de ses adoptants.


La maman de Barto arrive avec sa petite fille.
Je me souviens d’elle! Elle n’arrêtait pas de pleurer quand Nikita est arrivée en mai dernier!

La petite  éclate en sanglots quand elle voit son beau Barto, je le descends de sa cage et elle se serre contre lui, le caressant a tout va! Comment garder sa lucidité? 
On a le cœur qui tambourine, comment rester de marbre devant des sanglots d’une petite fille? On parle avec les adoptants qui nous demandent conseils et marche a suivre ! On les rassure sur le comportement des chiens dans les jours qui suivent... Il leur faudra de la patience, de l'amour et de la douceur... Ils savent que Terre des Lévriers est là pour tous problèmes quels qu’ils soient.
Nous remettons les dons de Katia à Annette. 
Montse est porteuse d'une lettre remise par sa famille d'accueil espagne.
Une lettre qui a touché le coeur de sa nouvelle famille.
Ça y est tous les loulous ont trouvés famille, nos 8 derniers attendront leur famille à Tourcoing tout à l’heure!
Nous reprenons la route, dernière ligne droite vers le terminus, il est 7h00, le jour se lève et nous continuons de chanter sur la route!
Il est près de 8h30 quand nous arrivons à Tourcoing!
Accueillis par Evelyne et Nono, nous libèrons nos derniers petits, ils trouvent rapidement le chemin du jardin. Pendant ce temps, nous descendons tous les dons.
On s’attable devant un bon petit déjeuner tout en regardant les lévriers s’éclater dans le jardin!
Dans 1h30 les adoptants arrivent! 
On sonne a la porte, ça y est le balai des adoptions reprend! Les familles de Caruso, Seattle, Monse, Runa, Soledad, Claudio et Pulga sont là!
Ils découvrent petit à petit leur bébé remonté d’Espagne.
Monse est porteuse d'une lettre remise de la part de sa famille d’accueil Espagnole. 
Une lettre qui a touché le cœur de la nouvelle famille…

Soledad
Caruso
Petite Runa si touchante, reprendra confiance avec son adoptante.


Pulga petite chérie si apeurée! Nous remercions sa famille d’accueil espagnole de lui avoir permis de reprendre confiance en l’être humain. Pulga qui rejoint sa nouvelle petite sœur Tulsa.

Seattle

Claudio, tu ne rongeras plus tes barreaux d’acier, tu es libre petit cœur!

Seattle, rebaptisée Hermine avec ses nouveaux petits frères et sœurs.
13h30 tout le monde a trouvé sa famille, les adoptants sont heureux de leur bébé…
18 auront trouvés famille dans ce sauvetage : Dara, Ringo, Kash, Alba, Adela, Dalia, Merlin, Campanilla, Hajo, Barto, Carlos, Pulga, Caruso, Seattle, Montse, Runa, Soledad, Claudio, 2 n’ont pas pu être du voyage : Grace pour raison de santé et Sabrina, ne vous inquiétez pas, vous arriverez bientôt! I1 attend toujours sa famille : Cielo et l‘espère...

Remerciements :

Katia pour la prise en charge de Cielo
Catherine et sa famille pour l’adoption de Ringo rebaptisé Haru
Catherine et sa famille pour l’adoption de Dara 
Stéphane et sa famille pour l’adoption de Kash
Céline et sa famille pour l’adoption de Dalia rebaptisée Chaïli
Françoise et Jean paul pour l’adoption d’Adela
Yveline pour l'adoption d'Alba ainsi que Philippe pour son co-voiturage 
Véronique ,Thierry et sa famille pour campanilla rebaptisée Sissi
Anne et sa famille pour l’adoption de Merlin 
Joanna et Rudy pour l’adoption de Carlos rebaptisé Oural
Lucie et Julien pour l’adoption d’Hajo
Annette et Océane pour l’adoption de Barto
Françoise et sa famille pour l’adoption de Claudio
Michèle et Daniel pour l’adoption de Montse
Julie pour l’adoption de Soledad
Valérie et sa fille pour l’adoption de Caruso 
Jacqueline pour l’adoption de Runa 
Véronique et sa famille pour l’adoption de Pulga
Jean Luc pour l’adoption de Seattle rebaptisée Hermine 
Perrine et Jérémy pour leur hospitalité. 
Nono et Evelyne pour leur accueil chaleureux et pour nous avoir épauler tout au long de ce sauvetage!
Patricia qui nous a soutenu pendant ce long voyage!


Je remercie Christine Co-pilote du weekend et Perrine premier maitre à bord qui ont géré les adoptions et les horaires, informant les familles heures par heures malgré les soucis de dernières minutes. Evelyne et Nono, nos contacts réguliers du Nord qui toutes les heures depuis notre départ jusqu’à l’arrivée prenaient de nos nouvelles de jour comme de nuit, toujours joignables, à aucun moment nous ont laissés sans nouvelles!
Fabien l’adoptant de Pétra qui a pris soin de mon cheval cardiaque pour ses médicaments pendant mon absence, ce qui a permis ce sauvetage!
Et tous les adoptants qui ont ouvert leur cœur à ces âmes perdues venue d’Espagne…
Les bénévoles espagnoles, les familles d’accueil espagnoles et les chauffeurs  pour avoir veillé sur les petits en attendant leur départ vers la Terre des Lévriers.

En conclusion

Ce que l’on retient de ce périple ce n’est ni le temps ni la fatigue, ce n’est ni les kilomètres ni les difficultés rencontrés, car l’humain a toujours su s’adapter à ce qu’il cautionnait.
La première chose qui choque, leur regard :
Désespéré, résigné, interrogatif, perdu... Ce qu’on y lit dans leurs yeux glace le sang... Certains ont la terreur, d’autres la résignation, où qu’ils aillent ce ne peut pas être pire que ce qu’ils ont connus! Quand on les porte, on les sent se contracter de tous leurs muscles, ils raidissent leurs membres, alors on chuchote aux oreilles... On les regarde avec des yeux remplis de larmes : «t’en fais pas tout va bien, tu es libre!».
Nous n’avons pas le même langage pourtant sa tête vient s’appuyer sur l’épaule, on se connait pas mais... Comment rester de marbre devant lui, lui qui se blottit sans se faire repousser, pour une fois…
La main caresse le poils terne et gras... Leurs pattes tremblent, ils cherchent une personne qu’ils connaissent, un visage familier... Le cœur bat si vite... Courage petit cœur la liberté est plus haut!
Il faut le vivre pour savoir, il faut le partager pour le comprendre!
Eux qui ne connaissent que la souffrance et le martyr, nés pour mourir... Il y en a tant en bas... Tous comme eux... Mais eux ont eu la chance d’attirer votre regard l’espace d’une photo, leur histoire vous a émue, leur situation désespérée vous a fait craquer...19 sur 50 000! 19 à connaitre la lumière au bout du tunnel, 19 qui jusqu'à la dernière minute n’étaient pas sure de remonter! Pas à l’abri des gitans qui volent et pillent les refuges, pas à l’abri de leur galgueros qui changent d’avis et décident de les rependre à la dernière minute! Campanilla a laissé ses petits frères et sa maman là bas... même âge, même fragilité! Les autres, leurs compagnons d’arme, de cellule, séparation difficile pour certains! 
On est responsable de nos actes, responsable de ces boucheries car on ne fait rien. Alors le peu que l’on puisse faire c’est en sortir un et c’est déjà un acte de charité? NON.... D’amour énorme! Car adopter n’est pas une bonne affaire, c’est une bonne action!
Il y a du travail derrière, la remise en confiance, la réadaptation, appendre à aimer autrement qu’en recevant des coups! Apprendre à se laisser approcher, caresser sans sentir le bâton ou le fouet, apprendre à ne plus avoir faim, ne plus voler pour oser manger! Ce sera long très long pour certains, très dur moralement, avec de bons et mauvais moments pour vous leur nouvelle famille!
Apprendre à faire confiance à cette main tendue, à recevoir des baisers! Ce qu’ils ne recevaient jamais avec leurs bourreaux!
De la patience pour une deuxième vie! Non c’est pas gagné, ils ne savent que chasser, ne connaissent pas la propreté, habitués à dormir sur leurs excréments, sur une planche, accrochés à 50cm de chaine pour certains!
Apprendre la liberté!
Mais tout en conservant cet esprit de chasse car né galgo ou podenco, ils le resteront jusqu’à la fin de leur vie, ils sont nés avec cet instinct de chasse et le garderont jusqu’à la mort alors une porte entrouverte, une fenêtre mal fermée et dehors c’est la liberté de chasser!
Ce que l’on retient en deuxième, c’est la famille qui attend!
Peu importe si ça fait des heures, sous la pluie, dans le froid, de jour comme de nuit.
Et soudain le sourire qui illumine le visage, puis la tension, la crainte de la réaction du lévrier, mais elle passe vite quand la famille l’attrape par le cou et se serre contre lui le couvrant de bisous! Le pas est franchi! On se regarde droit dans les yeux!
La joie, l’émotion, les yeux pleins de larmes... C’est ça un sauvetage de galgo et podenco!
On oublie le temps passé sur la route, le premier souci pour nous, chauffeur, est d’arriver le plus vite possible afin que ces petits retrouvent leur famille au point de rendez vous, on oublie la fatigue, les 50 heures debout, les 2784 kms qui allongent l’aller et le retour de ce long trajet!
Mais quand on voit la conclusion, la récompense de voir 19 petits enfin sorti de ces enfers espagnol, même si c’est infime, c’est 19 vies de sauver!
Alors parlez-en autour de vous, parlez de ces âmes perdues résignées à mourir au bon vouloir de leur galgueros ou des gitans!
Ces âmes qui n’attendent rien en bas mais tout de nous ici, ils sont nés pour dérouiller et servir jusqu’à mourir! Ces âmes qui ne connaissent rien que le mépris et la faim.
Parlez en autour de vous...
Le galgo et le podenco au temps jadis étaient les chiens du roi, ils étaient adulés et soignés, mangeaient mieux que le  paysan.
Aujourd’hui ils sont ceux du pauvre, qui ne méritent même pas une balle, alors après la saison de chasse les mauvais chasseurs eux agonisent, pendus à une branche, jetés dans des puits, trainés derrière des voitures, écartelés, amputés, brulés vifs! C’est comme ça que l’on venge l’affront d’un mauvais chien de chasse, plus l’agonie est lente plus l’affront est lavé...
Aujourd’hui ils sont misère et victimes de leur geôlier!
C’est pour ça que « Terre des Lévriers » existe…
Pour en sauver quelques uns en attendant que l’on reconnaisse là bas, en Espagne le droit à la vie... Le droit de vivre à ces galgos et podencos qui grossissent les refuges!
«Adopter n’est pas une bonne affaire, c’est une bonne action !»


Amy Bodier 

Adoption de Cielo

C'est une semaine plus tard que le petit Cielo reprend la route pour rejoindre sa famille tant attendu. Je rejoins la petite Lilas et son papa, impatiente de rencontrer son nouveau compagnon. Tout de suite, Lilas craque sur le regard si particulier de Cielo, des yeux irrésistibles...
Les présentations sont faites avec le petit lévrier italien de la famille: Elio, puis c'est le moment de partir. Je quitte Cielo le coeur gros: il est resté quelques jours à la maison, bien assez pour que je m'y sois attachée (normal il est super!), mais heureuse et confiante car désormais une famille attentionnée veille sur lui.
Merci à Valérie et à sa famille pour ce que vous lui avez offert, et merci à Katia d'avoir veillé sur lui le temps que Cielo puisse rejoindre sa famille.

Perrine