Association de protection animale collégiale régie par la loi de 1901, déclarée le 06/06/2012, publiée au journal officiel le 16/06/2012 sous le n°W596004636.
Elle a pour but de venir en aide à tous les lévriers quel que soit leur pays d'origine, mais aussi tout animal en danger ; de les faire soigner, vacciner, stériliser le cas échéant, assurer leur arrivée en France, assurer leur hébergement si besoin, et les faire adopter.
Siège Social chez Evelyne Guérin, 43 rue de la Malcense, 59200 TOURCOING.

Parce que les Galgos et Podencos d'Espagne subissent dans leur pays une violence et une cruauté insupportables, l'équipe bénévole de Terre des Lévriers se bat pour faire de la France une terre d'asile pour ces êtres de douceur et d'amour. Car pour beaucoup d'entre eux, l'adoption à l'étranger constitue leur seule chance de vivre...

En Espagne, des femmes et des hommes luttent au quotidien, sans moyens et seuls contre tous pour recueillir, soigner, aider ces nobles créatures. Terre des Lévriers se doit de soutenir matériellement et moralement ces courageux bénévoles.



AMBAR adoptée le 8 novembre 2012

L'adoption d'Ambar:

Depuis le 19 août, Ambar est en famille d’accueil dans le nord de la France…

Mais aujourd’hui, le 08 Novembre 2012, c’est le grand jour, le jour de l’adoption
dans sa nouvelle famille.

15h00:
Le départ, direction la Belgique. Ambar est un peu désappointée, et oui elle est
seule dans la voiture, le reste de la meute est resté à la maison…

16h00:
Nous arrivons à destination, Ambar est vivement attendue. Pas besoin de sonner,
ses adoptants sont déjà à la porte, impatient de notre arrivée.

Premier contact, Ambar est un peu perdue, elle découvre cette grande maison, ce terrain…

Un peu tremblante et soucieuse, Ambar ne sait sur quelle patte danser… C’est vrai le reste de la meute de la famille d’accueil, à laquelle elle s’est nécessairement attachée (depuis Aout), n’est pas avec elle…

Néanmoins, toute sa famille adoptive ne se fait pas attendre pour la remettre en confiance : caresses, paroles rassurantes, friandises…
Visite du jardin, un peu frisquette, et oui c’est le sud… de la Belgique… Mais pas d’inquiétude, Ambar est venue avec son joli manteau doublé polaire (ses adoptants ont tout anticipé !).

Nous nous employons ensuite aux formalités administratives de son adoption…

18h00:
Voilà, c’est l’heure de m’en aller…
Tout l’art de la famille d’accueil se mesure ici.
Après avoir géré une distance nécessaire durant 3 mois…
Ambar s’est forcément attachée…
Il faut se quitter…
Je me relève de table, enfile mon blouson.
Ambar se rapproche, ses adoptants l’entoure de caresses et de réassurance, je me force à ne pas faire transparaitre d’émotions, il faut que ça reste « normal »…

Je me retire sans un regard, malgré le sien, empli de questions, posé sur moi…

Mais il le faut Ambar, c’est nécessaire, ta ‘vraie’ famille est maintenant à tes cotés… Je suis juste l’intermédiaire vers le bonheur…

Petit pincement au cœur c’est certain, mais pas grand chose au prorata de bonheur qu’est son adoption dans ce doux foyer… Et de l’avenir qui lui est réservé.

La jolie « Mary Poppin’s » peut désormais grimper sur le toit du bonheur et profiter pleinement d’une vie douillette…

Soit heureuse Ambar…

Un grand merci à sa nouvelle famille, Alain, Marie-Christine et le reste de la famille.

Conclusion sur la notion de famille d’accueil :
Etre famille d’accueil ne se résume pas qu’au simple accueil, la gestion des émotions, le don de soi et la psychologie en sont des éléments tout aussi importants.
Mais malgré ceci, le lévrier s’attache, nous sommes tout de même « le phare » depuis leur débarquement en France…
La famille d’accueil n’est pas une finalité, elle est décidée dans des cas très exceptionnels. La sensibilité du lévrier est exacerbée et est ici mise à l’épreuve…

Le 8 Novembre 2012

Frédéric Brihaye,
Bénévole pour Terre des Lévriers


Son annonce:

J’étais une chasseuse, une très jeune et bonne chasseuse. J’ai été entrainée et préparée depuis ma naissance. Ergots arrachés, canines limées. Habileté exemplaire, excellentes vue et rapidité. Dévouement incontestable pour la fierté de mon galguero. Alors, je chassais ! Il y a plus d’un an, pour me remercier de deux ans de bons et loyaux services, mon galguero m’a amenée dans cet endroit plein de chiens et de lévriers si tristes, si anéantis et dépourvus de tout espoir. Pourquoi m’emmenait-il là-bas ? Avais-je mal chassé ?

Il m’a déposée, puis m’a tourné le dos sans même un regard en arrière. Les portes se sont fermées sur moi. J’étais arrivée au refuge ! Les plus sympas sont venus me saluer, les plus rudes m’ont regardée d’un drôle d’œil.

La déception m’a envahie. J’ai toujours essayé d’être parfaite. Voilà le remerciement.

Je n’avais pas ma place parmi ces centaines de chiens et lévriers derrière ces barreaux.

Je me suis repliée sur moi-même. Je me suis réfugiée sur les toits. La loi du plus fort ne me laisse aucune chance dans cet endroit.

Pendant des mois, j’ai erré sur ces toits. Je regardais les bénévoles, les nouveaux arrivés avec cette même déception, ceux retrouvés dans un état pitoyable dans la rue.

Un jour de janvier, une drôle de voiture est arrivée. Ils étaient deux femmes, un homme. Ils ne parlaient pas ma langue. Ils apportaient un peu d’espoir ! Des compresses, désinfectants, coussins, colliers, laisses, manteaux, paniers, croquettes… Puis ils ont pris en photo plusieurs chiens, galgos et podencos. Je les observais. Et ils m’ont regardée… J’étais la curiosité du refuge, la Mary Poppins des longs museaux. Ils ont fait quelques photos. Ils ont chuchoté à quelques lévriers que le bonheur et l’amour existaient par delà les frontières… avaient-ils raison ? Puis ils sont repartis, nous laissant tous derrière eux.

Les mois passèrent, quelques uns préparaient leurs valises : stérilisation, passeport, vaccins. Laisse et collier… Et le jour J, ils s’en allaient en camion. Est-ce ça le début de la route vers le bonheur ?

Je descendais de temps en temps de mes toits.

Mais une fois, ils m’attendaient, ceux qui me regardaient d’un mauvais œil à mon arrivée. J’étais considérée comme l’une des plus faibles, la plus gênante.  Juste parce que j’étais différente d’eux. Ils ne m’ont pas fait de cadeaux… Ils se sont rués sur moi, ne me laissant aucune chance.

Dans les refuges, il n’y a aucune place pour les plus faibles, aucune.

Trou noir

Puis une petite lumière, une lueur d’espoir.

J’ouvre un peu les yeux. Je la reconnais. Elle m’a nourrie pendant tout ce temps sur les toits.  Ce petit brun de femme m’a  aussitôt prise chez elle pour me mettre à l’abri,  soigner toutes mes plaies.

J’ai été opérée et recousue. De longues semaines avec des drains, de la douleur, la perte d’appétit et le manque d’envie de vivre.

Mais ce bout de femme m’aidait encore et toujours. Elle me disait aussi que le bonheur existait quand même, que je trouverai une famille qui m’aimera comme il se doit.

Puis deux mois plus tard, elle a préparé ma valise !

Le 8 septembre, je les reconnais. Ce sont ces personnes qui ne parlent pas la même langue que moi. Ce n’est pas vrai ? Je prends la route aussi vers le bonheur… avec 17 autres lévriers et un chat.

Une très longue route.

Après deux jours de route, j’arrive dans une drôle de famille. D’autres longs museaux m’accueillent et me mettent de suite en confiance. Ils me disent qu’ils ne me feront aucun mal. Ils m’invitent délicatement au jeu. Je découvre un grand panier et d’autres petits animaux : des chats. Qu’est-ce donc ? Ca se chasse ? Les lévriers et ces personnes me disent que non ! Bon, je le sais comme ça et je les laisserai tranquille.

Les jours passent, mes yeux brillent un peu plus. Sur cette terre, il y a des personnes qui n’ont qu’une parole et ne m’ont jamais oubliée malgré les mois passés loin d’eux.

Je découvre la vie en famille. Je m’épanouis un peu chaque jour et apprends à jouer, à sauter en sécurité.

Je saute de très grandes hauteurs !

Intelligente, docile, je suis à l’écoute de tout ce qu’on me dit. Je découvre, j’observe. Je fais et suis mes amis lévriers.

Mais bien sûr, ce n’est pas MA famille. Ces personnes ont le grand cœur de m’aider à trouver MA famille et à attendre avec moi ce moment. Je ne les remercierai jamais assez… tout comme ce bout de femme ou ces personnent au volant de la drole de voiture.

Alors aujourd’hui, j’attends MA famille, celle qu’on m’a promise.

Je suis sûre que quelqu’un me lira, m’entendra et se révélera être cette famille que j’attends depuis plus d’un an.

Mon prénom : Ambar, qui veut dire « ambre » en espagnol… Certainement en référence à la couleur de mes yeux.

Je suis encore jeune, j’ai eu 4 ans en juillet.

Maintenant, je vous attends !!!

Retenez mon prénom… AMBAR

MERCI !!!